rte 5e generation
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Cela peut encore ressembler à de la science-fiction mais tout est fait pour que cela devienne rapidement notre quotidien.

Un accord a été signé pour mettre en œuvre cette route à énergie positive, dite route de cinquième génération coopération, le mardi 18 novembre 2014.

Il a été passé entre trois acteurs, qui sont:

  • le département de Seine-et-Marne qui va prêter une portion de route,
  • l’institut de recherche Ifsttar,
  • l’établissement public d’aménagement, Epamaree.

Cette expérimentation a été lancée en présence du ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, en marge du salon GreenCity à Marne-la-Vallée.

L’expérimentation aura lieu sur une portion de la D199 entre Champs-sur-Marne, Noisiel, Lognes et Torcy.

La D 199 a été choisie pour cette expérience car il s’agit d’une route peu fréquentée, située tout près de l’Ifsttar.

Alors qu’il était prévu que ce tronçon était destiné à devenir une autoroute urbaine et il devait participer à la création d’un troisième périphérique en se raccordant à l’autoroute A3, en Seine-Saint-Denis.
A ce jour, il est très difficile d’évaluer le prix de revient de cette star des routes.

Les spécialistes avancent un surcoût de 5% au kilomètre, par rapport à une route traditionnelle. Mais seule l’expérience permettra d’évaluer vraiment le coût réel de ce type d’installation.

Les travaux pourraient débuter dès le printemps 2017.

Connectée

Cette route de cinquième génération saura dialoguer avec nos voitures, réguler le trafic afin d’éviter les embouteillages, et même s’auto-diagnostiquer ou s’auto-réparer en appelant des équipes d’entretien afin de réparer par exemple des nids-de-poule en formation, tout cela grâce à des matériaux recyclables et de nombreux capteurs.

En effet, elle contient de multiples micro ou nano-capteurs permettant d’informer sur son état de service, le trafic, les risques pour l’usager (gel, humidité, adhérence, accident, ralentissement…).

Elle sera capable de récupérer de l’énergie pour alimenter ses propres équipements, voire directement les véhicules.

Elle sera en mesure d’absorber du CO2 et sera construite ou reconstruite avec un prélèvement minimal sur les ressources naturelles non renouvelables telles que les ressources énergétiques fossiles.

Cette route de 5ème génération se veut automatisée, sûre, durable.

Plusieurs équipes de chercheurs se mobilisent autour de ce projet phare de l’Ifsttar, partie prenante du projet européen Forever Open Road.
Une consultation de l’ensemble des acteurs (chercheurs, industriels, propriétaires de réseaux routiers et usagers) a déjà permis de cibler les priorités pour créer des démonstrateurs à échelle réelle.

La fondation de l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (Ifsttar) remonte au 30 décembre 2010, suite à la fusion, au 1er janvier 2011 de l’Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité (Inrets) et du Laboratoire central des ponts et chaussées (LCPC).
L’institut a pour missions de réaliser ou faire réaliser, d’orienter, d’animer et d’évaluer des recherches, des développements et des innovations dans les domaines du génie urbain, du génie civil et des matériaux de construction, des risques naturels, de la mobilité des personnes et des biens, des systèmes et des moyens de transports et de leur sécurité, des infrastructures, de leurs usages et de leurs impacts, considérés des points de vue technique, économique, social, sanitaire, énergétique, environnemental et humain.

Gestion Climatique

Vous roulez sur cette axe routier, au mois de février ou mars, il gèle et les routes avoisinantes sont à de multiples endroits verglacées mais pas sur la D199, au Val Maubuée car cette route est équipée d’un système de dégivrage.

Une route pompe à chaleur repoussera les limites du gel qui fonctionnera comme une pompe à chaleur, elle emmagasinera de l’énergie quand il fera chaud et la restituera lors des périodes de froid.

Mais, à l’inverse, elle sera aussi capable dans les régions chaudes de rafraîchir l’atmosphère en relâchant du froid, créant ainsi un microclimat.

C’est la route « à climatisation réversible ». Le matériau permettant ce petit miracle est tout simplement de l’enrobé poreux entre deux couches d’enrobé dense, remplaçant avantageusement la circulation d’eau chauffée par
géothermie.

Énergie & Éclairage

Cette route, dite de 5ème génération (R5G), sera capable de produire et de transporter de l’énergie.

Elle sera capable de récupérer de l’énergie le jour pour l’utiliser la nuit ainsi que stocker du CO2.

Elle bénéficiera d’innovations permettant des échanges d’énergie entre l’infrastructure, le véhicule et le gestionnaire du réseau.

Nicolas Hautière, ingénieur à l’Institut français des sciences et technologies des transports de
l’aménagement et des réseaux (Ifsttar), explique que prochainement nous roulerons sur un revêtement
semi-transparent sous lequel se trouvent des cellules photovoltaïques qui produisent de l’énergie.

Il sera donc possible de placer des cellules photovoltaïques sous le verre de surface.

L’énergie ainsi produite permettra dans un premier temps d’alimenter l’éclairage public, tout en assurant une autosuffisance énergétique à la D 199.

Dans un futur plus lointain, elle devrait contribuer à alimenter les véhicules électriques l’empruntant.