Monter sans payer…

Depuis le vendredi 15 Mai 2009, l’agglomération du Pays d’Aubagne et de l’Étoile (12 communes et plus de 101 000 habitants) est la 12e A.O.T à opter pour la gratuité totale dans les transports publics urbains.
(À comparer au réseau de référence celui de Châteauroux).

« C’était un pari que nous pensions gagner, mais les résultats vont au-delà de nos espérances; on explose avec plus de 3 millions de voyageurs » constate, ravi Daniel Fontaine, le maire (PCF) d’Aubagne.
Il  y a un véritable engouement avec 71 % de fréquentation supplémentaire de nos bus.
Les objectifs de hausse de fréquentation étaient de 50% au bout de deux ans. »

Dans la pratique, à part l’absence de ticket, rien ne change : la montée se fait par l’avant et la descente par les portes arrière.

Un système Dilax de comptage automatique de voyageurs a été installé à l’avant des véhicules pour suivre l’évolution de la fréquentation et modifier le réseau afin de l’améliorer.

L’objectif de l’AOT est de doubler ce chiffre dans les cinq ans, grâce à la création d’une ligne de tramway est – ouest de 7 km, dont les études commenceront l’automne prochain, et d’un TCSP nord – sud de 17 km.

En mai 2009, la communauté d’agglomération du Pays d’Aubagne et de l’Etoile a rendu ses transports en commun gratuits comme la majorité municipale l’avait promis pendant la campagne électorale municipale.

La gratuité des transports permet une véritable alternative à la voiture.

Cette gratuité coûte 1,1 million d’euros par an, un investissement rendu possible sans augmentation d’impôt par la hausse du versement transports des entreprises lorsque la communauté d’agglomération a dépassé les 100 000 habitants.

Le passage à la gratuité a été possible notamment grâce à une part des recettes de billetterie limitée : 749 000 euros sur un budget global de 9,4 millions d’euros.

Les tarifs étaient en effet très bas : 1,10 euro le billet de base qui pouvait passer, avec les différentes cartes, à 0,40 euro pour les plus de 25 ans et même à 0,33 euro pour les moins de 25 ans.

« Il y a une dizaine de villes moyennes qui pratiquent la gratuité, nous nous sommes fortement inspirés de leur expérience », reconnaît Daniel Fontaine.

Entre le 15 mai 2009 et le 31 mars 2010, le cap des « trois millions de voyageurs » a été dépassé, soit beaucoup plus que les deux millions enregistrés en année pleine avant la gratuité.
Face à ce succès, notamment « auprès des jeunes », 18 véhicules supplémentaires ont été achetés, ajoute-t-on à la mairie d’Aubagne.

La gratuité représente un investissement public de 1,1 million d’euros (700.000 euros de perte de recettes et 400.000 euros de coûts supplémentaires).

Elle est largement financée par le relèvement par les douze communes du versement transport des entreprises de plus de neuf salariés, qui devrait rapporter 4 millions d’euros en 2010.
Majoritairement à gauche, avec plusieurs maires communistes dont celui d’Aubagne, Daniel Fontaine, l’agglomération compte plus de cent mille habitants à moins de 20 km à l’est de Marseille.
Son réseau est le premier grand réseau public de la façade méditerranéenne à opter pour la gratuité.

Plusieurs autres grandes villes ont déjà opté pour la gratuité des transports, comme la ville de Châteauroux dans l’Indre depuis 2001, puis la ville de Gap dans les Hautes-Alpes, suivis de la ville de Castres dans le Tarn ou encore la ville de Compiègne dans l’Oise, qui précurseur en la matière l’a réalisée depuis plus de trente ans.

Aubagne va maintenant se lancer dans la création d’une ligne de tramway transversale qui sera livrée en 2013 et dans la transformation d’une ancienne ligne ferroviaire en tram-train pour 2014.

Promesse électorale de Daniel Fontaine, le candidat communiste des municipales de 2008 a mis en place avec l’aide de la communauté d’agglomération, la gratuité des transports collectifs ce qui a demandé 15 mois de travail.